Mais où se cache donc le bonheur ... ?
Il y a des jours comme ça où c'est la déprime, et on se demande bien ce qu'on va faire de sa vie. Des jours où il ne semble pas y avoir d'issue, où on a l'impression que rien ne marche, qu'on semble programmé pour échouer et où on se demande vraiment où est le bonheur.
Pourtant, j'ai un boulot formidablement intéressant qui me passionne et dans lequel je pense être reconnu pour mon travail et mes capacités. Mais à coté de cela, cette nuit, ça me semble être le vide total. J'ai une boule dans le ventre qui me tient éveillé et il faut quelle sorte pour que j epuisse enfin respirer car j'étouffe...
Ce soir, une stagiaire est partie. Elle est rentrée en France au terme des 5 mois de son stage ici à l'IRD. C'est la vie et il faut bien que les stages finissent. SAUF que cette stagiaire était bien plus pour moi qu'un simple stagiaire. Cette stagiaire, j'en étais amoureux. C'est difficile à expliquer mon malheur car c'est une succession de petits détails insignifiants pris isolément mais qui au final font que le vase déborde.
Il y a d'abord cet amour malheureux - << Gilles, je t'apprécie énormément comme ami mais rien de plus >>. Ca arrive à tout le monde, me direz-vous, c'est le jeu ma pov' Lucette. Bien sûr, il y a aussi le départ. Et puis, par dessus, il y a l'autre copain dont j'ai fait la connaissance aujourd'hui et que << je ne savais pas comment te le dire, ne le prends pas mal... >>
Rien que du très banal, c'est la vie. La vie, c'est prendre des coups et il faut le supporter. Mais là, j'en ai marre de prendre des coups sans rien dire ni rien montrer. J'en ai marre de continuer à me faire frapper alors que je suis presque à terre. J'en ai marre d'être celui qui doit supporter pour les autres et qu'on pense rarement à relever. J'en ai marre de jouer à l'ami fidèle et au confident et de n'avoir personne à qui me confier (désolé pour tout ceux qui ont déjà pris le temps de m'écouter, c'est mon grand coup de gueule... ). Enfin, j'en ai marre d'être celui sur qui on peut compter mais qui ne compte pas vraiment.
Car là, je le crois - j'oserais presque dire, je le sais, je le sens mais j'espère juste ne pas m'être persuadé à tord de la chose -, l y avait plus qu'une simple amitié de sa part. La liste des détails - depuis le regard jusqu'aux demandes particulières - est trop longue pour être citée (et serait probablement ennuyeuse. Bien sûr on a tendance à voir uniquemnet ce qu'on veut voir mais je ne pense pas avoir tout inventé. D'ailleurs d'autres personnes avaient la même perception que moi avant que je ne me prenne ce rateau.
J'avais gardé l'espoir - et je le conserve toujours un peu - qu'elle avait eu peur de s'engager si proche du terme de son stage : pourquoi commencer quelque chose si c'est pour être séparé juste après ? mais qu'un jour elle se rendrait compte de ce que j'étais vraiment pour elle. Maintenant que j'ai rencontré l'autre (désolé pour lui), j'en suis moins sûr et je pense que c'est de voir partir mes espoirs qui est cette nuit le plus douloureux.
Suite à ma mauvaise expérience de l'an passé - auquel elle avait fortement contribué à mettre fin - j'en viens à me demander si j'arriverai un jour à être heureux. Ca passera, je le sais, c'est juste un coup de blues mais ça fait mal. Jen ne pense pas qu'elle se soit servi de moi, je crois juste que je suis quelqu'un de l'ombre qu'on ne remarque pas facilement. Ce soir, je suis allé lui dire au revoir mais je n'ai pas pu rester sinon je serais parti en sanglots mais pas pour de bonnes raisons. Je lui souhaite bon vent et j'espère qu'elle sera heureuse - ce qui ne m'a pas semblé être le cas aujourd'hui mais j'espère sincèrement me tromper. Je terminerai juste par les paroles de la chanson qui passait dimanche à la radio avant l'emission qu'on a enregistré : "Les hommes, ça ne pleure pas, si c'est le cas, c'est vraiment très douloureux et ils se cachent pour le faire" (traduction personnelle approximative !). Bon, je retourne me cacher...