La nourriture

Comme dans la plupart des pays d'Afrique, nous, les Européens, sommes confrontés au dur choix entre la nourriture occidentale et la nourriture traditionnelle autochtone. Il y a toujours un peu d'appréhension vis-à-vis de la seconde, tandis que la première reste souvent un luxe (entendons-nous, pour les Africains... Pour les Européens, elle coûte le même prix qu'en France) avec toujours le risque de tomber sur une pâle copie d'une nourriture française qui n'a de commun avec l'original parfois que le nom (rarement il est vrai toutefois).

Pour ma part, j'ai l'énorme privilège d'avoir comme "boy cuisinier" Is. qui a maintenant beaucoup d'expérience dans la maison de l'IRD. Il est donc bien formé à la cuisine occidentale et depuis 3 mois que je suis ici, je n'ai jamais eu à me plaindre de la nourriture qu'il m'avait préparée. D'ailleurs je ne pense pas trop m'avancer en disant que mes différents colocataires El., L.   et Em. ainsi que tous les amis qui sont passés à la maison n'ont pas tari d'éloges sur les plats qu'il me fait. Et ce, qu'il m'ait fait des plats occidentaux ou locaux (comme de l'Attiéké - semoule de manioc - ou du riz sauce).

Le soir, on mange le plus souvent dans les maquis. C'est parfois l'occasion de goûter la nourriture locale et de la sous-région.   Car, comme en France, il y a des expatriés qui ont ouvert des maquis proposant leurs spécialités. En exceptant les restaurants français, on peut trouver des sénégalais, des ivoiriens, mais aussi des libanais, des chinois et d'autres nationalités (j'avoue que sur le   coup je n'en ai pas d'autres à proposer mais ça existe si, si...).

Tous autour de la tableJe reconnais avoir connu le pire et le meilleur dans la nourriture : du côté du meilleur, on trouve les brochettes (la brochette de capitaine est succulente, les brochettes de boeuf sont très proches des nôtres si on ne met pas trop de piment), les allocos - bananes plantains frites -, l'attiéké, les ragoûts.
J'ai été agréablement surpris par le tô. Annoncé comme vraiment mauvais, j'ai trouvé cela mangeable, même si étonnamment, j'ai été obligé de le manger par petites bouchées. De trop grosses me donnaient des renvois gênants. Finalement, ça n'a pas beaucoup de goût et tout se trouve dans la sauce : j'ai testé la gombo qui ne m'a pas déplue.Du coté du pire, j'ai trouvé du poisson frit ainsi qu'une spécialité ouagalaise de poulet avec une sauce à la levure qui avait un goût vraiment prononcé et extrêmement bizarre, pour ne pas dire désagréable.

De même, la nourriture sénégalaise ne me convient pas vraiment bien qu'elle ne soit pas mauvaise. Mais rapidement, elle me coupe l'appétit. Je suppose après réflexion que c'est la cuisson du riz qui me gène. En effet, ici, ils font cuire le riz jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'eau dans la casserole. Résultat : du riz complètement gonflé en eau (donc plus lourd) et à tendance collante.

Les fruits que l'on peut trouver ici sont les mangues, les papayes, les pastèques, les ananas et les bananes (même si j'ai des doutes sur la provenance de la production) à la fois plantain (mangeables uniquement sous forme frite) et "normale". J'ai d'ailleurs dans mon jardin, un petit bananier qui vient d'avoir un an et qui porte ses premières bananes, un grand arbre à papaye (désolé, je ne connais pas le nom) qui donne du fruit mais dont la variété est moins sucrée que celle que l'on vend.

Ca fait d'ailleurs tout drôle de se dire que les fruits commencent à être mûrs (c'est le début des mangues), voire arrivent à la fin de la saison (pour les pastèques, c'est presque terminé et pour les papayes, ça commence à être la fin) alors qu'on est encore en plein hiver. Mais ce sont des questions qu'on ne se pose plus au bout d'un moment, tellement on est content de pouvoir profiter de fruits frais et souvent goûteux (pas toujours cependant ).

Enfin, du côté boisson, on trouve les bières (Brakina, SoB.Bra, Flag, Castel), les incontournables Fanta et Coca, les jus de fruits (dont la version boîte de conserve m'a beaucoup impressionné ) et l'eau en sachet. Cette dernière a souvent pris un goût de plastique assez prononcé, ce qui la rend difficile à boire alors on se rabat facilement sur l'eau du robinet (et oui, on prend des risques mais c'est la vie ).
Enfin, dans les boissons vraiment locales (enfin de toute la sous-région), on trouve le Dolo (bière de mil), le jus de gingembre, le bissap (vraiment très bon) ou encore la bière de palme aromatisée parfois à la noix de coco. Comme à mon habitude, je n'ai pas du tout apprécié le côté fermenté que je trouvais trop prononcé alors que tout le monde disait qu'on ne sentait rien .

Je n'ai sûrement pas tout dit parce que j'ai dû en oublier pas mal et parce que je n'ai pas tout vu ni tout goûté mais j'espère avoir fait un résumé assez correct (sans raconter trop de bêtises) présentant la nourriture d'ici.On ne meurt pas de faim, loin de là et je ne suis pas sûr que je vais perdre du poids.



11/03/2006
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