Yellé Kayé y'aller Kaya*

Ici au Burkina, y'a jamais de problème. Si vous croisez un Burkinabé avec une corde au cou et que vous lui demandez comment il va, il vous répondra encore qu'il n'y a pas de problèmes. Alors, pourquoi s'inquiéter puisque tout est sensé s'arranger ?

En ce samedi 21 juillet, nous avions prévu, B., C. et moi d'aller passer la journée à Kaya. C. s'en allait à la fin du mois, c'était donc presque son dernier week-end - avant dernier en fait mais il était vraisemblable que le dernier serait utilisé pour préparer les valises - et elle n'avait pas vu grand chose d'autre au Burkina que Ouagadougou. Alors, pourquoi pas aller faire un petit tour en province pour voir un peu la brousse, visiter un peu et acheter du cuir - Kaya est en effet la capitale du cuir. Bonne journée en perspective sauf que...

Sauf que la voiture a voulu nous rappeler - un peu violemment certes - son existence. Arrivée au péage de sortie de la ville, elle a calé et refusé de redémarrer. Les gens présents au péage nous proposent de nous aider à pousser pour la faire redémarrer mais je refuse poliment car si elle refait des siennes un peu plus loin, plus personne ne pourra nous aider à nouveau. Appel en catastrophe du mécano - un samedi juste avant midi, pensez-vous... - tant que nous sommes encore en ville. Sauf que lui vient de l'autre coté de la ville. Commence donc l'attente dans la voiture ponctuée périodiquement par un coup de fil pour savoir où il en est de son <<périple>>.

Après une crevaison, une panne d'essence et un peu plus de deux heures, le voici enfin qui arrive. Il trifouille un peu dans le moteur, on pousse et hop, la voiture repart. Vous voyez, jamais de problèmes.
Sauf que... moins de 2 minutes plus tard, il revient de son petit tour d'essai avec le capot ouvert - mal fixé donc il s'est ouvert pendant qu'il roulait et donc est tordu :-( - et l'annonce qu'il manque aussi de l'eau dans le moteur. Au moins, nous sommes fixés sur la panne.


Plus besoin d'ouvrir le capot (il est déjà ouvert), et on retrifouille dedans : on rajoute de l'eau, on voit qu'il y a une fuite, on la colmate, il y en a une autre, etc. jusqu'à ce que tout soit bon. Sauf que... maintenant le moteur refuse tout bonnement de repartir même en poussant la voiture - au passage, pousser la voiture sous le soleil plusieurs fois d'affilé, c'est un bon moyen pour manquer de faire un malais, je le confirme... -. Diagnostic, la culasse est bombée - et peut-être plus si affinité -, on a roulé trop longtemps sans eau... Retour à l'attente qu'un chauffeur de taxi que nous venons d'appeler vienne nous remorquer, encore une heure.

Au final, journée terminée, nous avons quitté Ouaga de moins de 500m

Mais tout n'est pas perdu, tout finit par s'arranger ;-) . Quelques réparations plus tard et quelques francs CFA en moins dans la poche, la voiture accepte à nouveau de rouler. Dimanche dernier, C. a donc réussi à se libérer pour tenter de retourner à Kaya. Et là, yellé kayé. Nous avons donc passé la journée là-bas : voir le lac, regarder les vendeurs de cuir puis petite visite des tanneurs - absents - puis des maroquiniers - qui, très sympathiquement nous ont fait une démonstration de leur maîtrise du cuir. Puis retour à Ouaga après une très bonne journée avec même au passage une petite pluie qui manque cruellement en ce moment dans le pays.

Vous voyez, pas besoin de s'inquiéter, yellé kayé, tout finit toujours par s'arranger... :-D


* En mooré, Yellé Kayé signifie << Il n'y a pas de problème >>.
Je m'excuse auprès de tous les Mossis qui pourraient me lire, il paraît que la phrase n'est pas syntaxiquement juste mais sinon, l'effet est perdu...



05/08/2007
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