L'aventure, c'est l'aventure

Voici une idée de scénario de film qu'il pourrait être intéressant de mettre en oeuvre. Je vous la livre comme telle. C'est de la pure création (toute ressemblance avec un autre film serait fortuite...  )

Synopsis :

2006. Ouagadougou. La vie est dure pour les travailleurs expatriés. Il fait chaud, il faut bosser dans des bureaux (heureusement climatisés) et ils s'ennuient, même si leur existence est de surcroît agréable (surtout celle des heureux qui ont un boy pour remplir les tâches ménagères). Seulement, la vraie vie est ailleurs que dans la grande ville capitale.

C'est alors que trois amis de l'IRD, G., N. et D. décident de se reconvertir (à temps partiel) dans le rapt de personnalités, à commencer par Tonton, un des personnages les plus connus des 34 logements. Ils travaillent avec un certain nombre de leurs connaissances du milieu : G., E., T., Em et Em2 qui ont tout comme eux regardé au CCF (Centre Culturel Francais) le mois dernier les aventures de Che Guevara ainsi que le documentaire sur S. Allende. Ainsi armés, ils ne craignent donc rien de la lutte armée.

Par un subtil stratagème, ils réussissent à prendre leur victime en otage et la forcent à les accompagner dans la brousse profonde.

Quelques scènes du film :

L'arrivée en brousse : Pendant que deux complices forcent Tonton à se rendre à côté du village de Saponé-Marché qui constitue le QG de la bande, les 5 autres amis suivent en mobylette pour tâcher de ne pas trop éveiller l'attention des partisans de Tonton.

Cependant, tandis qu'ils viennent de quitter Ouaga et qu'ils filent tout droit - en effet, une grande partie des routes du Burkina Faso sont toutes droites pendant des kms, comme chez les romains - vers ce milieu âpre qu'est la brousse burkinabé - comme partout en Afrique d'ailleurs -, ils sont violemment pris à partie par des rebelles guérilleros hostile à leur démarche (normal, ils leur piquent leur pognon ).Le combat est rude et violent. Pendant l'assaut, la mobylette d'Em est touchée à la roue avant, elle perd le contrôle de son véhicule, est projetée violemment par terre et glisse sur le goudron.

Elle est salement amochée et ses blessures sont critiques. Les blessures Pourtant, stoïquement, elle demande à ce qu'on l'abandonne là, au milieu de nulle part, sous un soleil de plomb afin de ne pas mettre en péril le reste de l'opération. Nos 4 compagnons d'aventure refusent : ils laissent Em2 avec Em et se promettent de revenir rapidement avec les secours nécessaires pour soigner la blessée.

Carnage à Saponé : C'est le soir à Saponé. Il est temps de passer à l'action et de régler leur compte à nos prisonniers. Ib. qui a été engagé pour celà, se charge de la besogne. Il les saisit pendant leur sommeil, les emmène dans un coin un peu sombre et là, à l'abri des regards, il les égorge net. Seule le troisième a juste le temps de pousser un cri avant de rendre l'âme. Ensuite, une fois son forfait accomplit, il les plume puis les livre au feu.

Devant tant de violence, T. décide de quitter le camp et de fuir en Afrique du Sud pour se changer les idées. Il a bien tort parce que ces poulets yassa sont vraiment très bons et tout le monde se régale.

Tonton fait la morale : Comme la réponse à la demande de rançon tarde à se faire connaître, les 7 complices en profitent pour parler avec Tonton. Celui-ci aime beaucoup discuter et raconter des histoires vraies sur son passé, le plus souvent.

Mais Tonton a en fait une idée derrière la tête : il tente de persuader ces jeunes gens autour de lui que l'argent n'est pas tout dans la vie et que l'argent de la rançon ne résoudra pas tout.

Ainsi, à la lumière vacillante de la lampe à pétrole, il se lance passionnément dans la narration de l'histoire de son arrière-grand-mère normande et de son petit pécule : c'est l'histoire malheureuse d'une femme qui accumule pendant des années un pécule qu'elle cache dans un trou dans le mur. A sa mort, son mari refuse qu'on pille la maison. Il faut donc attendre en plus le décès du mari. Quand celui-ci décède, on trouve une boîte remplie de billets mais la conversion monétaire liée à la libération vient de se terminer et ceux-ci ne sont plus échangeables : ils sont devenus des pièces de collection sans valeur immédiate (il est toutefois certain qu'ils en auront plus tard). Tout cela pour dire que la recherche de l'argent ne mène certainement pas au bonheur - les enfants ont été bien malheureux de ne pas pouvoir profiter de leur héritage - et que bien souvent trop le convoiter rend malheureux.

Durant une grande partie de la nuit, rien ne l'arrête : il captive ses ravisseurs qui reconnaissent en lui un grand talent de conteur. A la fin de l'histoire, les ravisseurs conduisent Tonton dans sa case-prison tandis qu'eux veillent dehors.

La nuit : Le plan de Tonton a parfaitement fonctionné : nos 6 amis sont maintenant partagés sur la suite des opérations. Ils décident donc de s'affronter dans une partie endiablée de tabou pour décider de la ligne de conduite à tenir le lendemain.

L'ultimatum des caïmans :   La décision qui est prise est donc de tenter une dernière opération dans la journée pour forcer les amis de Tonton à se décider à payer. Si celle-ci échoue, on se verra contraint de considérer la mission comme un échec : il n'est pas possible de laisser Tonton saper le moral des troupes une nuit de plus. Un ultimatum est donc lancé : si la rançon n'est pas payée rapidement, on projette d'exécuter Tonton.

Et pour rendre Tonton coopératif et plus convaincant dans le message qu'ils envoient à la famille, ils le conduisent sur le lieu où se passera l'exécution. C'est près du lac. On conduit Tonton vers le puits et on lui dit qu'il sera jeté dedans. Mais lui rigole et s'amuse à puiser de l'eau (c'est vrai d'ailleurs qu'il n'est pas très profond).

Puis on lui annonce qu'on va le donner en pâture aux crocodiles qui se trouvent là. Manque de pot pour nos amis, les crocodiles sont tous planqués sur une petite île inaccessible et se tiennent loin des hommes. Il y en a même un qui s'enfuit en nous voyant arriver. ça fait bien rire Tonton et l'ultimatum est foutu.

Le marché :  On rentre au QG et on en profite pour aller boire un coup dans le maquis du coin. C'est un maquis qui fait aussi projection vidéo. Le film qui passe est un film à l'action incomparablement dynamique et captivante. Se succèdent les coups de feu, les roulements de mitraillettes, à peine entrecoupés de quelques silences, le temps de changer le chargeur. Puis arrive l'hélico qui lâche le héros tout seul et le laisse aux mains des Viets. <<Espèce de salopard>> envoie le héros. <<Je vois que tu aimes souffrir>> répond le méchant bourreau (appréciez la subtilité des dialogues, s'il vous plaît).Vous l'avez sans doute reconnu : il s'agit de Rambo. Et d'entendre les dialogues (nous n'avions pas assez d'argent pour voir et puis, il y avait trop de monde), ils ont soudain une brillante idée :Puisque la brousse, c'est pour les fillettes, la prochaine fois, ils iront dans la jungle.

Fier de cette idée, ils se rendent au marché pour acheter les vivres nécessaires à la sustentation de leur captif (qui ne l'est plus vraiment d'ailleurs). Sur le marché de Sapon Ils en profitent pour tenter de se fondre dans la population locale en achetant les superbes chapeaux de Saponé grâce auxquels plus personne ne les reconnaîtra.

Panne finale : heure du retour dans la capitale, retour au train avec préparation du prochain mauvais coup (probablement chasse à l'éléphant dans une réserve au sud-est du Burkina). Sur le chemin du retour, alors que l'un tente de rattraper ses compagnons de route (au hasard, disons Gilles) qui l'ont légèrement semé à la suite d'un petit arrêt (n'allez pas imaginer n'importe quoi, c'était juste pour des photos), voici qu'il casse le câble de son accélérateur. Net, sans bavure. Un crime parfait : il n'a pas vu qui avait fait le coup. Mais le résultat est immédiat, la mobylette s'arrête, enlevant tout espoir de rejoindre ses compagnons. D'autant qu'il est désormais seul, il va donc devoir se débrouiller avec la nuit qui va bientôt tomber - et il a peur du noir -.

Retour au village de Saponé en pédalant - et 60 kilos à tirer, c'est lourd, croyez-moi - puis réparation chez le mécano du coin, qui n'a d'ailleurs réellement de mécano que le nom. Je vous passe les détails mais limage avec une vis, section d'un câble avec un tournevis, fabrication d'un étau avec une pince, etc... Résultat : 1h30 pour réparer un pauvre câble, ce qu'un bon ouvrier aurait fait en un quart d'heure maximum. Heureusement que Tonton a eu pitié de lui (hé oui, on appelle ceci le syndrome de Stockholm) et ils arrivent à Ouagadougou avec 2h de retard sur leurs compagnons.

On peut peut-être envisager une fin style Happy End avec tout le monde autour d'une table en train de manger des pizzas achetées au Verdoyant, un célèbre restaurant Ouagalais afin de clore somptueusement cette aventure.

J'imagine déjà les critiques enthousiastes :

"Réalisé par C L, ce film a le mérite de présenter une affiche somptueuse. On y trouve le grand Tonton avec toute sa troupe Em, Em2, G, E, T et N2. et le chanteur G (dans l'un de ses premiers rôles au cinéma) aux côtés d'un mythe de la chanson française D.

Une comédie hilarante avec plein de situations cocasses et des personnages hors du commun. Avec un myope, un sourd, un bègue réunis à quoi peut-on s'attendre, sinon à un désastre..."


Fiche artistique :
Réalisation : Compaoré Lafricain
Interprétation : Tonton, G, D, Em, Em2, E, G, N2
Genre : Comédie
Durée : 2h00
Année : 2006
Diffusion : En Exclusivité (et diffusion unique) sur la RTB (ndlr : Radio Télévision Burkina) les 1er et 2 Avril 2006




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