19 décembre 2005

Premier jour de travail. Je me suis tracassé pour rien, Is. me propose de m'emmener sur sa mobylette à l'IRD. Allez zou, on y va, sans casque bien évidemment. J'ai un peu peur quand même dans certains virages mais bon, j'arrive entier à l'IRD. Y. n'est pas encore là. Mais je rencontre Claire qui me salue et m'emmène au secrétariat pour vérifier si Y. rentre bien aujourd'hui et pour faire les présentations.

Le temps que les présentations soient faites, Y. est arrivé. Il est bien content de me voir enfin là. Il m'emmène faire le tour du propriétaire pour que je connaisse un peu le monde autour de moi, que je voie les têtes et que je sois présenté. Au cours de la visite, j'apprends d'ailleurs que ce n'est pas la coutume de faire ça. Il y a des chercheurs qui n'ont jamais été présentés. C'est un peu une honte. D'ailleurs, je pense que je vais avoir pas mal de boulot parce que les statisticiens sont des recrues rares ici et tout le monde en a besoin. J'espère que je serai à la hauteur des espérances d'Y. et peut-être des autres aussi. Enfin, comme m'a dit Ol. avant que je m'en aille, il suffit que je me donne à fond et ça devrait passer.

J'ai quartier libre l'après-midi. Enfin non, je dois passer à l'ambassade pour me présenter. L'ambassade, ce n'est pas très loin de l'IRD. C'est entre la maison et l'IRD. Comme je suis rentré à la maison, ce doit être moins long maintenant d'aller à l'ambassade. Pourtant ce n'est pas si facile à trouver. Il y a des gardes devant un grand mur blanc mais je ne crois pas que ce soit là. En plus, ils ont l'air d'assez mauvais poil donc je ne vais pas les déranger. On va continuer un peu plus loin pour voir s'il n'y a pas autre chose avant de revenir si je ne trouve rien. C'est gagné, l'ambassade est un peu plus loin. Mais bon, j'ai encore le temps de me faire harponner par un vendeur qui se trouve sur le bord de la route. Il vend des cartes postales. Comme c'est bientôt Noël, il va falloir que j'aille en acheter et je ne sais même pas où est la poste. C'est 3 euros les 5 cartes ou ultime réduction, 6 euros les 10. J'ai du mal à savoir si c'est cher ou non. C'est un peu le prix que les vendent les marchands ambulants en France. Bon, allez, c'est pour la bonne cause. j'en choisit 5 et je lui dis que je payerai en sortant de l'ambassade.

A l'ambassade, je vais au service culturel. Bien sûr, le maître des lieux n'est pas là, il est débordé de travail. On me fait donc attendre et on me confie à une dame, qui n'est pas sensée s'occuper de moi mais qui accepte de prendre cette charge. Elle doit accueillir un autre VI bientôt et s'échauffe donc sur moi d'abord. Elle est très sympathique. Une fois notre court entretien terminé, elle m'emmène faire la visite de l'ambassade et du consulat pour que je rencontre du monde. D'ailleurs, on me donne des papiers à remplir pour me faire ma carte consulaire mais on m'avertit qu'il n'y a plus le matériel nécessaire pour les faire et que je devrai donc attendre un peu. De toute façon, je dois revenir avec tous mes papiers remplis un matin dans la semaine et si possible revenir un soir pour rencontrer le grand boss.

A la sortie, je retrouve mon vendeur qui en profite pour me montrer tous les autres objets qu'il vend également. D'ailleurs, je suis confronté à un dilemme. Je n'ai que des billets de 5000 et je suis sûr qu'il n'a pas de monnaie pour me rendre sur 20000. Alors bon, je craque - je suis trop faible - et je lui achète également un drap. Je sais en plus que je me suis fait arnaquer bien qu'il me dise qu'il m'a fait un bon prix mais bon, la prochaine fois, je ne me ferais plus avoir.

Après un passage à la Banque Of Afriqua où je vais peut-être ouvrir un compte, je retourne à l'IRD. Je configure mon ordinateur tout neuf et je fais la connaissance de P. . En quittant l'IRD, je lui dis que j'en ai marre de me faire agripper par les marchands ambulants. Il me dit que c'est pour tout le monde pareil et pas seulement les blancs. Ce qu'il faut faire, c'est dire << je n'en ai pas besoin >> et laisser sur place le marchand. Moi, je n'aurai jamais osé faire cela mais puisqu'il me le dit, je tenterai la prochaine fois.

En arrivant à la maison, je suis accueilli par mon marchand d'hier qui ne devait repasser que dimanche. Il veut encore entrer. Bon, de toute façon, je ne vais pas le laisser dehors donc allons-y. Il veut me proposer d'aller assister à une fête demain matin. C'est impossible, je bosse moi. Mais en fait, ce n'est pas la vraie raison de son passage. Il me raconte une sombre histoire de voiture qu'on lui aurait laissée comme paiement d'un de ses objets, d'une valeur de 4,5 millions mais pour lequel l'acheteur ne veut plus lui donner que 3 millions. Enfin, bref, il me demande si je ne peux pas lui prêter de l'argent. Le voici venir. Heureusement qu'Y. m'a prévenu que ces pratiques étaient courantes. Donc refus catégorique en inventant des excuses bidons - et malheureusement seulement temporaires. Pour le moment ça marche. De toute façon, la phrase fétiche ici, c'est << Pas de problème >>. Mais bon, je pense que je vais vite me débarrasser de celui-ci. Parce que, quand on est capable d'avoir des paiements d'une valeur de 3 millions au moins, je ne pense pas qu'on soit vraiment dans le besoin. En plus, il insiste pour que je lui prête mon appareil photo pour qu'il prenne de superbes photos d'un mariages touareg.... Pour moi, il va falloir que je m'en débarrasse. Le problème est qu'il connaît la maison et ça me gène beaucoup. Je réfléchis beaucoup à cette histoire avant de m'endormir et je pense que la prochaine fois qu'il viendra, je mettrais les choses au clair. Il ne faut pas que je me tracasse avec des mensonges qui en plus ne me protègent pas longtemps, c'est me mentir à moi-même. On va remettre les choses au point et je vais lui demander de ne plus revenir. En espérant que ça marchera. Et comme on ne se change pas, je vais peut-être également ajouter que l'on interdit que des gens entrent dans la maison, du moins au début. De toute façon, elle n'est pas à moi et comme je dois aller voir l'ambassadeur demain, c'est possible que je rencontrerai des français qui pourraient me donner des conseils allant dans ce sens.

Bien que l'affaire me tracasse toujours un peu, je me dis que j'arriverai peut-être à m'en sortir plus facilement que prévu même si j'ai du mal à anticiper sa réaction qui pourrait me mettre mal à l'aise. Mais comme je n'ai pas trop mis d'affabulation dans l'histoire que je me suis préparée, j'espère que ça passera et qu'il me laissera tranquille au moins pendant un certain temps - car il est vrai que ses produits me semblent bons et peut-être pourrais-je en acheter en souvenir (mais il me semble cher). Mais chez lui ou ailleurs, peu m'importe du moment que ce n'est plus à la maison.



04/02/2006
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