18 décembre 2005

C'est dimanche. C'est le jour de repos d'Is. . Je suis donc tout seul pour toute la journée. Je ne sais pas vraiment quoi faire. En fin de matinée, je me décide enfin à bouger - c'est bien malin parce que c'est la période la plus chaude de la journée, mais je n'oublie pas de mettre ma crème solaire. Je m'en vais du côté de Charles de Gaulle. Ca ne doit pas être trop loin selon le plan qui est affiché dans la maison. Pourtant, je trouve que c'est long. Je trouve le Centre Médico-Social sur ma route : c'est déjà ça. Au moins, je saurai où aller en cas de problème. Sauf qu'en ce moment, il n'y a plus de médecin donc les permanences sont réduites. C'est bien ma veine. Enfin, de toute façon, je viens d'arriver donc je ne suis pas sensé tomber malade maintenant mais plus tard quand le médecin sera remplacé.

Je remonte la rue Charles de Gaulle que j'ai finalement atteint. Qu'est-ce qu'elle est longue! Au moins, ça me permet de voir un peu du pays et certaines bizarreries locales : sur la même grande route cohabitent vélos et mobylettes qui sont séparés, heureusement d'ailleurs, des autos et motos. Au milieu de tout ce petit monde, on rencontre un âne qui tire une charrette avec deux enfants dessus. Elle ne doit pas faire plus de 7-8 km heure parce que j'arrive sans peine à la suivre. Et les taxis (par la suite, j'ai appris que c'étaient les taxis verts qui se différencient des taxis jaunes ou d'autres couleurs). Il y a deux personnes sur le bord de la route. Hop elles font signe au taxi : il s'arrête. C'est naturel de s'arrêter comme ça sur la grand route. De même qu'il est naturel de se taper la discut' avec le chauffeur avant de monter. On a tout le temps, il y a une autre file. Il y a juste les mobylettes qui gènent un petit peu parce qu'elles passent dans la voie qui leur est destinée.

J'en ai marre de remonter cette rue qui n'en finit pas. C'est décidé, je rentre à la maison. Heureusement qu'Is. a préparé hier le repas de ce midi. Allez hop, une demi-tarte aux poireaux. Finalement, c'est assez dur à manger, je ne sais pas comment il l'a préparée mais c'est un peu lourd!C'est quand même bon. Alors puisque je n'ai rien à faire, autant manger lentement, ça fait passer le temps et la tarte plus facilement. Et c'est meilleur pour la santé.

C'est décidé, il fait trop chaud en début d'après-midi. Je reste à la maison pour lire un peu, jusque 16h à peu près. Bon, la tarte m'incite un peu à roupiller. Tant pis si on dépasse un peu l'horaire prévu, il n'y a pas le feu. A 16h30, on frappe à la porte. Ce doit être Claire qui vient voir si je vais bien. Et bien non, c'est Mélanie, la stagiaire de Claire. Effectivement, elle vient pour me tenir compagnie parce qu'elle sait que je suis seul et que ce n'est pas facile quand on vient d'arriver. Elle, elle est là depuis le mois d'Octobre et elle reste jusqu'en Février. C'est son stage pour son école d'agronomie. C'est un stage en pays de langue étrangère. Elle m'explique qu'elle a tellement gonflé le service des stages qu'il a fini par accepter le Burkina. Son rôle ici, c'est de faire des bouillies. C'est sympathique mais uniquement pour la durée d'un stage.

Elle me quitte. Que vais-je donc faire maintenant ? Demain, il faut que j'aille travailler à l'IRD et je ne sais même pas où c'est dans Ouaga. J'ai demandé à Mélanie où c'était mais il est peut-être préférable que j'y aille pour connaître le chemin. Je suis les indications qui m'ont été données. Je marche longtemps. J'arrive à un endroit où stationnent les taxis. Ils se proposent de m'emmener . Non, non, je préfère marcher mais j'aimerais bien savoir où se trouve l'IRD. Ah l'IRD, tous les chauffeurs se mettent ensemble pour chercher mais aucun ne sait où c'est. Ils auraient bien été en peine de m'y emmener.

Donc retour à la maison en passant par une rue parallèle. J'ai peut-être loupé l'IRD à vraiment peu et donc autant augmenter les chances de le trouver. En plus, je préfère éviter de repasser par le chemin de l'aller parce que j'ai rencontré un homme qui m'a demandé de l'argent pour aller à l'hôpital et j'ai eu du mal à m'en débarrasser. De toute façon, il marchait drôlement bien pour quelqu'un qui venait de se faire renverser par une voiture. En plus, il m'a proposé de m'accompagner à la maison si je n'avais pas d'argent sur moi. Décidément non, je n'ai pas envie de le rencontrer une seconde fois. Je ne suis pas sûr d'avoir fait un bon calcul au final parce que je suis tombé sur quelqu'un d'encore plus collant. Cette fois, c'est un marchand qui se prétend Touareg. J'ai eu trop de chance de le rencontrer, c'est mon jour de chance. Il me propose des boîtes pour pas cher. Je n'en veux pas, je n'ai pas l'argent, et de toute façon, je pars dans longtemps, il n'est pas encore temps de penser à faire des cadeaux. Mais non, il ne me lâche pas. Il me suit jusqu'à la maison. C'est pas grave si je peux pas payer tout de suite, il suffit de faire des commandes. Je le laisse finalement entrer dans la maison - grave erreur -. Il arrive à me refourguer une de ses deux boîtes mais je ne peux pas lui payer l'intégralité. Il doit donc revenir dimanche prochain pour que je finisse de régler mes comptes avec lui et peut-être prendre de nouvelles commandes. Sauf qu'il n'a pas l'air de savoir que je ne suis pas aussi riche que les colonels de l'armée française qu'il dit être de ses clients. Enfin, on verra bien comment je m'en sortirai.



04/02/2006
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