16 décembre 2005

C'est parti pour le grand voyage. Je dois être à l'aéroport 2 heures avant l'embarquement, soit à 8h50. On part de la maison à 8h30. Normalement, CDG c'est pas trop loin de la maison. Mais c'est fou le nombre de gens qui se dirigent justement dans cette direction. Bon, on arrive à l'aéroport avec 20 min de retard mais on est encore dans les horaires prévus donc pas de problème.

Flûte, le message qu'on m'a envoyé est faux. On m'a dit de me présenter à la porte d'embarquement où tous mes bagages seront pesés et étiquetés. Je ne dois pas perdre mon temps au stand Air France. Or quand je me présente à la porte d'embarquement, on me dit qu'il faut que je passe à l'enregistrement qui est plus loin. Pas de panique, on a encore le temps même si c'est du trajet suppl&mentaire.

Cette fois-ci, c'est la bonne. Les bagages sont partis et je peux passer au contrôle de la porte d'embarquement. Seuls les passagers ont le droit d'aller plus loin. Je dis au revoir à Papa et Maman. C'est la dernière fois que je vais les voir << physiquement >> avant 8 mois. Papa insiste pour prendre une photo avant que je parte. Et puis, c'est parti : vérification des visas, contrôle des bagages, vérification des visas, vérification du vol, vérification des visas... . Je me demande vraiment à quoi sert la personne qui vérifie pour la 5ème fois mon visa. Si je suis arrivé jusqu'ici, c'est bien que j'avais les documents nécessaires. Ou alors je suis sacrement doué pour avoir franchi les 4 barrages précédents sans encombres.

Ca y est, je suis dans la salle indigo : c'est un nom sympa pour la salle d'attente. Comme son nom l'indique, elle est effectivement peinte en indigo. Et remplie de magasins. On nous fait attendre une heure, ce doit être pour nous inciter à consommer dans les boutiques duty free ou dans les restaurants.

C'est marrant la logique des aéroports. Après le dernier appel pour le vol de Détroit, il y a encore un dernier appel puis encore un pour annoncer qu'il ne reste plus qu'une seconde pour se présenter. On ne doit pas suivre la même logique. Pour mon vol, c'est foutu. Il était annoncé à l'heure quand je suis arrivé à l'aéroport mais maintenant, il est retardé. C'est d'ailleurs le seul qui le soit. C'est bien ma veine. On ne sait pas combien de temps on va attendre. Il est 11h00 et les panneaux indiquent toujours << embarquement prévu pour 10h50 >> et puis l'heure avance. A chaque fois, on nous dit qu'il y a un problème dans le nettoyage de l'avion qui est plus long que prévu : il doit être sacrement sale pour demander autant de temps à nettoyer.

Enfin, c'est notre tour : on embarque. Il est 12h30. Un petit tour en car puis on arrive à l'avion. C'est un A340. Ce n'est pas le plus imposant mais,pour moi, c'est déjà un gros avion. Bien plus gros que celui que j'ai pris pour aller à Nice l'an dernier. Il y a 8 sièges par rang et deux couloirs. L'avion est plein. Comme je suis au rang 40 et qu'il en reste bien 15 derrière moi, on peut estimer qu'on est près de 440 dans l'avion. On attend encore que les derniers montent et c'est parti. Le pilote s'excuse du retard : il y a eu une tempête de neige sur New York. Quand on décolle, il est 13h00.

Le confort de l'avion est vraiment différent de ce que je connais. On a chacun son téléviseur et on peut suivre le film que l'on veut ou bien jouer ou encore suivre le trajet de l'avion sur la carte. Très rapidement, on nous sert à manger. Boeuf ou saumon ? Allez, va pour saumon. Les repas tout prêts, ce n'est pas le top - la sauce n'est pas super - mais c'est correct. On est au-dessus des Pyrénées. Le ciel s'est dégagé et on aperçoit les sommets enneigés. La neige, je n'en verrai plus avant longtemps alors il faut profiter du spectacle. Au-dessus de l'Espagne, le ciel se recouvre et ça devient moins intéressant.

Au-dessus du désert, le soleil est bien plus fort qu'en Europe. C'est impossible de voir à travers le hublot tellement je suis ébloui. Pourtant, cela n'a pas l'air de trop déranger mon voisin, un Burkinabé qui retourne chez lui, vraisemblablement en vacances.

A 5h50, on arrive à Niamey au Niger. Ca ressemble beaucoup aux photos que j'avais déjà vues sur Internet : de la terre rouge et quelques baraques qui sont reliées par des chemins de terre. Hop, petite escale. Interdiction de sortir de l'avion : on doit donc attendre que les voyageurs sortent puis que l'avion ait l'autorisation de redécoller à 7h. C'est de l'avion que je vois donc la nuit tomber : c'est rapide. En moins de 20 min, on est passé dans l'obscurité. La documentation d'Air France m'indique que les journées en décembre durent 11h45 au Burkina. Comme nous sommes dans la période de l'année où les journées sont courtes, je suppose que quand elles sont longues, elles doivent tourner autour de 12H15.

On est nettement moins nombreux maintenant. Nous avons bien plus de place. Le vol iamey-Ouagadougou demande 40 min. Comme on change de fuseau horaire, on devrait être arrivé avant d'être parti. Quand on arrive à l'altitude de croisière - 7300 mètres - le pilote nous informe qu'on va entamer la descente dans les 5 minutes. C'est vraiment court. Je ne me sens pas tout à fait bien. Je ne sais pas si c'est le fait de l'avion qui décolle puis atterrit ou si c'est la savarine que je prends depuis hier. Peut-être un peu des deux. Nous atterrissons à Ouagadougou. Je ne vois la ville que de nuit et de l'avion, ce sont plein de lumières qui nous accueillent.

A la descente de l'avion, ce sont les militaires qui nous accueillent. Les bus de transport que je trouvais déjà bien pleins à CDG le sont encore plus ici. Il fait bon. On nous a annoncé 26 degrès dans l'avion, moi je dirais plutôt 22-23. C'est une belle nuit d'été et pourtant, ici aussi c'est l'hiver. Passage pour les passeports. Il y a un contrôle des carnets de sant?. Zut, j'ai oublié le mien. Avant de partir, je m'étais dit qu'il fallait que je le prenne et j'ai dû le ranger. Bon, comment ça va se passer ? Je montre mon passeport : on ne dit rien et on me dit d'avancer. Ouf, j'ai eu peur d'être renvoyé en France. Le contrôle des passeports est très long. La police nationale vérifie tout : elle demande en particulier des numéros de téléphone. Je ne connais pas le mien. Heureusement, le mot IRD est un sésame qui me laisse passer.

Pour la récupération des bagages, on est accosté de tous les côtés par des gens qui se proposent de nous les transporter. Après avoir évité un peu de monde, j'arrive à récupérer mes bagages tout seul. Non que j'aie peur d'eux ou que je craigne qu'ils me volent mais je n'ai rien à donner et je n'ai aucune idée de la valeur des choses ici. Si j'arrive à me débrouiller tout seul au début, je pense que c'est mieux. A la sortie, c'est le même scénario avec les chauffeurs de taxi. Heureusement, je suis attendu et j'ai repéré mon nom. Mais ça ne décourage pas un chauffeur de taxi qui veut vérifier que celui qui m'attend n'est pas venu en mobylette. Le chauffeur, c'est M. . Il me conduit à l'IRD. Cl. vient de partir. Il est 20h, je la comprends. Elle m'a laissé les clés de la villa ainsi qu'un mot avec mes premiers Francs CFA.

A l'arrivée à la villa, je fais la connaissance du gardien, Abl. Je jette un coup d'oeil dans la maison : 3 chambres, toutes vides. L. est déjà parti et je serai donc seul dès le début de mon séjour. Je trouve un Science et Vie qui traîne sur une table. Il date seulement de 6 mois. Je me mets à lire mais une ombre noire me rappelle que la nuit, il faut se protéger des moustiques. Je prends donc une chambre au hasard, j'installe la moustiquaire et je me change. Rapidement le sommeil me gagne et je lâche la revue. Au moment de m'endormir, j'entends tout de même Cl. qui passe et qui, constatant que je dors, préfère repasser demain. Oui, c'est mieux comme ça.



03/02/2006
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