15 août

Le 15 août, un jour qui, avec le 14 juillet permet, au milieu de l'été de profiter d'un jour de congé supplémentaire en milieu de semaine. Cette année, le 15 août, c'est un mardi. Quelle chance ! L'IRD en a donc profité pour nous accorder le 14 comme jour de repos - en fait, il s'agit d'un jour de RTT mais ne cachons pas notre joie. Nous pouvons donc profiter d'un bon week-end de 4 jours. C'est une bonne occasion pour partir en vadrouille visiter les alentours de Ouagadougou.

L'idée de départ était de partir quelques jours pour faire un tour assez long dans le Burkina. Oui mais, le 15 août, c'est, comme chacun sait, au mois d'août :-) . Et, comme chacun sait aussi - si on a bien lu mes articles précédents ;-) , c'est la saison des pluies.Comme d'aucuns froncent les sourcils, il me semble donc utile d'expliquer en quoi la saison des pluies peut constituer un problème. La saison des pluies, c'est un saison pendant laquelle il pleut :-p (logique ). Or toutes les routes du Burkina ne sont pas goudronnées, une bonne partie est en terre, ce qu'on appelle les pistes (j'espère que je n'apprends rien à personne là ). Or les pistes quand il a plu, c'est la galère parce qu'on est coincé : on risque à tout moment de rencontrer des trous dans la route, d'avoir la route coupée par les flaques d'eau et il n'est pas improbable de casser une pièce de la voiture. Et la mécanique, ce n'est pas (encore :-D) mon fort.Il vaut mieux donc rester sur le goudron, faire des sorties d'une seule journée quand on est sûr qu'il fait bon mais en faire plus souvent.

1) Le musée de Manéga

Nous sommes allés au musée de Manéga, présenté comme le musée Mossi. En fait, c'est plutôt le musée d'un Mossi parce qu'on y trouve un peu de tout sur les pratiques animistes et différents objets des diverses tribus du Burkina.

Le musée se trouve à une cinquantaine de kms de Ouagadougou. Mais, c'est de la piste tout du long. Et comble de malchance, la piste est en travaux (ben oui, on croirait pas qu'il est possible de faire des travaux sur ce qui n'est pas une route mais si, on terrasse quand même un petit peu). Résultat : on est souvent dévié, on doit sortir de la route, aller sur les bas-cotés qui sont souvent encore pire qu'une piste, ce qui ralentit donc considérablement la marche des opérations.Donc, au lieu de mettre une demi-heure comme on avait prévu, on a mis près d'une heure et quart pour se rendre au musée. On arrive à 5h30. Selon nos renseignements, le musée fermerait à 6h.   On est donc encore dans les temps.<<A quelle heure ferme le musée ?>>. A 5h30 qu'on nous répond. Mince... Mais comme je viens de vous voir arriver, je vais rester un peu plus longtemps ouvert pour que vous puissiez faire la visite. Sympa .

Bon, d'accord, c'est assez sympa de laisser ouvert pour qu'on fasse la visite avec le guide mais il y a quand même une petite contrepartie : on a eu droit à une visite éclair. En effet, le guide nous a pressé tout le temps. Selon lui, il y aurait des salles moins bien éclairées et qu'on ne pourrait plus voir si on ne se pressait pas. On a donc fait la visite au pas de course en évitant de poser trop de questions. Pourtant, le guide nous encourageait à les poser. Mais si on avait l'impudence de poser une question, nous avions en retour avec la réponse un regard désapprobateur indiquant que nous allions être en retard.

Visite courte donc, bien trop rapide, on n'a pas vraiment eu le temps de bien apprécier sauf vers la fin pour la visite des maisons des différentes tribus. Là, c'était la fin, le guide savait qu'il avait réussi son pari de tenir les délais et il faisait encore clair. Donc on a pu prendre un peu plus de temps pour étudier le mode de vie de 3 tribus bien différentes.


On est revenu de nuit. Ce n'est pas du tout facile de rouler sur la piste de nuit. Surtout que c'était ma première vraie sortie en voiture. Mais je m'en suis sorti pas trop mal. Pas trop mal seulement parce qu'on s'est aperçu que la voiture avait la direction un tout petit peu faussée à la fin de la journée. Je ne sais pas trop si c'est la conséquence de la journée - il se peut aussi qu'elle ait été mal révisée, ce qui est assez fréquent par ici :-( - mais j'ai tout de même des gros doutes, vu les quelques gros trous que j'ai pas toujours très bien négocié.

2) Koubri et les bougainvilliers

Le lendemain, on part pour aller déjeuner à Koubri, près du lac. Là-bas, il y a un grand restaurant sur le bord du lac qui propose également un certain nombre d'activités : vélo, pédalo, quad et autres distractions pour touristes.

C'est N. qui prend le volant pour me montrer comment on gère la piste. Et effectivement nos manières de conduire ne sont pas du tout les mêmes. Là où moi, je vais relativement prudemment, lui fonce sur la piste. Et le pire, c'est que ça marche ! Car on survole littéralement les petits trous de la route. Il faut juste anticiper les plus gros trous pour les négocier plus lentement. A l'inverse, quand on décide d'aller lentement, on sent très bien les petits trous. Et au bout d'un moment, on prend un peu confiance et on accélère un tout petit peu. Et là, il y a toujours le gros trou qu'on a pas bien vu et qu'on négocie mal. Et même à petite vitesse, un trou mal négocié fait mal à la voiture.

Donc quelques kms de piste plus loin et quelques flaques d'eau plus tard, nous nous retrouvons attablés au Bougainvilliers pour le repas de midi, où nous retrouvons B. un collègue de travail qui est passé ici également avec sa famille pour se reposer.Après un bon repas et une bonne sieste, nous décidons de partir à l'aventure. Le choix se porte sur le pédalo - c'est sympa le pédalo . Nous ne sommes que 3 à y aller, N2 préfère se reposer dans le restaurant en lisant. Il est, à dire vrai, un peu malade et ça se comprend tout à fait.

Nous voilà partis pour le petit tour en pédalo. Je ne vais pas trop vous raconter comment ça se passe, on pédale, on pédale, on sue, on pédale encore puis on accoste le l'autre coté du lac pour un peu de repos. Après un bon arrêt, on repart et on repédale dans l'autre sens etc. Ca permet de faire un peu d'exercice, de rencontrer des pêcheurs et leurs filets, de voir des oiseaux et d'admirer le paysage qui défile lentement - on n'avance pas très vite sur un pédalo - autour de nous.En plus, ça nous donne de l'entraînement pour le tour du Faso :-) .

On en profite d'ailleurs pour assister à un <<miracle>> : N. qui est surnommé ici Jésus en profite de cet instant au milieu des eaux du lac pour marcher sur les eaux. Je ne mens pas, nous avons les photos à l'appui.

Suite à la petite ballade, on peut prendre un bon temps de repos et on finit par quitter le restau après avoir discuté un peu avec le patron ( qui connaît bien N.) avant de repartir pour Ouaga.

3) Jour de repos

Aujourd'hui 14 août, jour de repos pour tout le monde. Ben oui, les coureurs du tour de France y ont bien droit alors pourquoi pas nous ? D'ailleurs, Titine la voiture a aussi besoin de son petit repos car hier elle nous en a fait voir des belles : elle s'est mise à caler régulièrement dès qu'on freinait un peu trop. Elle s'essouffle la petite. Elle demande donc à faire un petit tour au garage, ce qui est bien entendu accordé par l'équipe.

Je profite d'ailleurs de cette journée pour aller faire le tour des maisons inoccupées pendant les vacances, histoire de voir si tout va bien et de nettoyer un peu si nécessaire. Manque de bol, sur le trajet, il se met à pleuvoir et c'est un bel orage. J'arrive donc trempé dans les différentes maisons que je dois visiter - je me suis décidé à le faire, ce n'est plus le moment de reculer, et ce que je nettoie, c'est surtout ce que j'ai moi même sali.

4) Tiébélé

Voilà, aujourd'hui, c'est le grand jour, on va à Tiébélé, à l'extrême sud du pays. Des jeunes de l'IRD, nous ne sommes plus que 3 à ne pas y avoir été. Moi, J et E. Nous proposons à E de venir avec nous mais il ne peut pas parce qu'il a trop de travail à terminer avant de prendre ses vacances à Bobo. Tant pis pour lui, nous irons simplement à 2.

La route est belle et bien roulante. Nous ne rencontrons qu'un seul petit incident : un camion <<convoi exceptionnel>> doit passer un pont. Résultat, tout le monde est bloqué, on envoie les militaires pour empêcher de passer. Car il faut consolider le pont pour permettre au camion de passer. Il va passer tout de suite nous dit-on. Mais comme on le sait, tout de suite ici signifie entre 30 min et 2h. Pour nous, ça a été 1h30 d'attente pour voir passer ce convoi.

Nous arrivons enfin dans le village de Tiébélé. La tactique est la suivante :

  1. on visite le village tout de suite
  2. on mange
  3. on flâne

Notre guide P. est très sympathique. La visite est très intéressante mais il fait un peu trop chaud - pourquoi donc ai-je encore une fois oublié ma casquette dans la voiture. Les maisons sont construites très bizarrement car il faut complètement se baisser pour entrer à l'intérieur. C'est le moyen de défense utilisé contre les ennemis : comme on entre accroupi et qu'il fait bien sombre, les habitants ont le temps de trancher la tête des combattants un peu trop téméraires.

Suite à la visite, nous allons sur la colline qui se trouve derrière le village pour faire un pique-nique. Nous invitons notre guide et nous pouvons donc profiter de la superbe vue sur la <<vallée>> de Tiébélé et le lac de retenue du même nom. C'est assez agréable de pique-niquer comme ça à cette époque de l'année, il ne fait pas trop chaud - mais un peu quand même :p  -, tout est vert et on entend la nature. Avec un peu d'imagination (beaucoup dirons certains) et en fermant les yeux, on pourrait presque se croire dans le sud de la France (il faut remplacer le doux son des grillons par celui un peu plus strident des criquets mais de l'imagination que diable... ).En redescendant de la colline, on rencontre un autre guide qui nous dit que la voiture ressemble étrangement à celle d'un de ses amis qui vient parfois ici du nom de N. Effectivement, c'est la sienne. On devient donc connu à se rendre plusieurs fois dans le même endroit avec un élément un peu distinguant.

L'après-midi se déroule calmement, nous visitons le marché qui n'a rien d'extra-ordinaire à part l'imposant moteur destiné à faire de l'énergie pour faire tourner le grenier mécanique. Il est accessible directement et à mon humble avis, les accidents doivent être assez fréquent avec les enfants qui oserait s'approcher d'un peu trop près.

Puis nous allons rendre une petite visite au lac et à ses caïmans sacrés (encore et oui). Mais ici, les caïmans sont un peu peureux et il ne sortent que plus tard. Nous n'aurons donc pas l'occasion de les admirer.
Pour le retour, on fait un peu taxi brousse parce que les gens en profitent pour nous demander de les avancer. On est donc 5 dans la voiture jusqu'à Po et c'est de la piste. La voiture est plus basse, le soleil est en pleine figure : je maîtrise donc un peu moins bien et c'est un peu plus violent qu'à l'aller. J'ai d'ailleurs la nette impression que le coté retour de la piste est également bien moins bon que le coté aller.

Pour la fin du voyage, pas grand chose à signaler à part que nous avons redépassé notre convoi exceptionnel (qui avait pourtant 5 h d'avance sur nous mais qui ne roulait vraiment pas vite. En même temps, s'il perdait 1h30 pour chacun des ponts à traverser :-D )et que nous avons terminé la route avec tous les voyants allumés. Diagnostic : plus d'huile. Mais pas de panique, en Afrique, tous les voyants sont toujours allumés donc il faut moins s'en faire et Titine est habituée à rouler quelques temps sans huile. Donc tout va pour le mieux dans le meilleur des monde.

Ben voilà, le week-end est terminé. Il a été bien rempli, nous en avons pris plein les yeux, mais demain, il va falloir retourner travailler même si la semaine va être relativement courte.



28/08/2006
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